En France, les Peron et Perron sont nombreux. Au XVIIe siècle, la forme la plus habituelle du nom est Peron avec un seul « r ». On trouve aussi Pairon, Payron, Pesron, Peyron, Pezron …
On dit que le patronyme Perron est un dérivé de pierre, au sens primitif «grosse pierre». Dans plusieurs langues, Peron est un hypocoristique (diminutif en marque d’affection) de Pierre, P(i)eron, P(i)erron.
Certains ancêtres des Perron d’Amérique portaient des surnoms étonnants: Flamme, Lagiroflée, Lecarme, Lorrain. Parfois le surnom a fini par remplacer le nom, tel Lavertu. Les noms d’origine des ancêtres Perron qui ont fait souche sont: Suire, Dugrenier, Desnoyers.
De nos jours, nous savons que plusieurs Perron sont descendants de Jacques Desnoyers et un plus grand nombre de Joseph Dugrenier. Cependant, la descendance la plus imposante est celle de Daniel Suire.
Daniel Suire est issu de l’union libre de François Peron et de Jeanne Suire, protestants de La Rochelle. Né le 25 novembre 1638, il est baptisé le 26 décembre suivant dans le Château de Dompierre. François refusa de marier Jeanne mais prit l’enfant sous son aile quand il eut atteint l’âge de huit ans, pour lui apprendre le métier. Après avoir passé de longues années au service de François Peron, Daniel, muni d’une procuration de son père, repart pour la Nouvelle-France en 1662, expressément pour le représenter.
Il s’y établit et en 1663, en vue de se marier, il abjure le protestantisme. Daniel Suire marie Louise Gargotin, une fille du Roy, le 26 février 1664. Le couple s’établit à L’Ange-Gardien. Ils auront six enfants. Après le décès de François, qui a renié son fils pour avoir délaissé sa religion, Daniel s’approprie le nom Peron. Toutefois, la société catholique de la Nouvelle-France ajoute un second « r » au patronyme. Désormais, Daniel Suire sera appelé Daniel Perron dit Suire. Il meurt le 22 février 1678 à l’âge de 39 ans.
La famille Dugrenier est originaire de Rouen, en Normandie, et les fils comme le père exercent le métier de boulanger. Pierre Dugrenier, fils de Germain et de Marie Bucquet, est baptisé le 26 avril 1675 et épouse Suzanne Huault, fille de Louis, le 2 juin 1707 dans l’église Saint-Maclou. La maman morte peu après la naissance de leur fils, Pierre épouse Marie-Thérèse Grenet de la même paroisse, le 9 août 1711. Marie-Thérèse, nouvelle maman du petit Pierre, mettra au monde onze enfants. Joseph serait né vers 1720.
Vers 1736, dans des circonstances qui demeurent inconnues, Joseph quitte sa Normandie natale pour la Nouvelle-France. Le 5 février 1742, il épouse Marie-Anne Jacques, fille de Pierre et de Marie-Ambroise Chalifour, dans la première chapelle (celle de 1737) de la paroisse Saint-Joseph de Beauce. Le couple a onze enfants. Joseph Dugrenier figure parmi les premiers pionniers de la Nouvelle-Beauce. Il meurt dans la même paroisse, le 20 mai 1770, « âgé d’environ 50 ans ». La famille est d’abord connue sous le nom Dugrenier dit Perron pour devenir Perron mais l’un des enfants, Joseph, conserve le patronyme Dugrenier, lequel subsiste de nos jours dans la région de Granby.
Né vers 1656, Jacques Desnoyers dit Lajeunesse serait originaire du diocèse de La Rochelle. Soldat de la compagnie de Marin, il épouse le 26 octobre 1693 Marie-Anne Goguet, veuve de Jean Grou. Marie-Anne est la fille de Pierre et de Louise Garnier. Le mariage a lieu à la Pointe-aux-Trembles. Ils ont cinq enfants.
Le couple vivra dans la maison et sur la terre de Jean Grou. Marie-Anne meurt en octobre 1730. Jacques la suivra en septembre 1735. Nous ne savons pas encore quelles raisons ont poussé un descendant à prendre le nom Perron au milieu du XVIIIe siècle.
Parmi les nombreux descendants issus des trois branches des familles Perron, on retrouve des pionniers dans la colonisation de provinces, territoires et états de l’Amérique du Nord. En Amérique du Nord, près de 26 000 personnes portent fièrement le patronyme Perron.
René Perron dit Lecarme, d'origine inconnue, est au pays en 1660, car il y est confirmé le 24 août. Célibataire en 1667, il est pensionnaire chez Louis Prudhomme à Montréal. Il est inhumé à Longueuil le 3 mars 1707 (né vers 1627).
Joseph Perron dit Lorrain, sergent, originaire de Saint-Marin, diocèse de Metz en Lorraine (d'où son surnom). Fils de François et Françoise Touveny, il épouse le 28 août 1730 à Québec Marie-Joseph Roy, fille de Mathurin et Marie-Anne Leclerc.
Richard Perron est originaire de Saint-Jean-en-Grève, Paris. Fils d'Antoine et Marie Boucher, il épouse le 27 juillet 1761 à Montréal Louise Roman, fille de Jean et de Marie-Joseph Leblanc.
Jean-Guillaume Perron dit Lavertus est originaire du Comtat Venaissin (Vaucluse). Fils de Joseph et Marie Olonne, il épouse le 14 février 1757 à Saint-Joachim Marie-Joseph Alaire, fille d'Étienne et Marie-Madeleine Fontaine.